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Intérêt du Kinésithérapeute en service d'urgence à l'Hôpital

Une étude rétrospective récente (Sayer et al, 2017) montre dans un échantillon de 1089 patients consultant pour lombalgie dans un service d'urgence, que les patients reçus par le kinésithérapeute spécialisé en pathologies musculosquelettiques dans le service ont :

- Un temps d’attente significativement diminué : 13min vs 32 min (p<0.001)

- Un temps d’hospitalisation significativement diminué : 141min vs 175 min (p<0.001)

- Un taux de réadmission significativement moindre (p<0.001)

Ces résultats ont été obtenus en comparaison à des consultations effectuées par une infirmière ou un urgentiste dans 3 services d’urgence d'hopitaux non pas Français mais Australiens, de Octobre 2012 à Septembre 2013.

D'autres études sur le sujet ?​ Des résultats similaires avaient déjà été montrés dans une étude contrôlée-randomisée publiée en 2008, menée toujours en Australie (Lau et al, 2008). Une autre étude récente confirme que les patients consultant directement un kinésithérapeute dans un service d’urgence restent moins longtemps aux urgences (83 minutes de moins en moyenne), mais cette dernière montre également que la prise en charge du kinésithérapeute a nécessité moins d'imagerie médicale et ne reportent pas d'événements indésirables (Sutton et al, 2015).*

Les patients vus par un kinésithérapeute aux Urgences évoluent-ils mieux ? ​ Des données récentes de la recherche, notamment une revue systématique, soutiennent qu'un traitement kinésithérapique précoce pour les cervicalgies et lombalgies est plus efficace et pas plus cher pour la société (Ojha et al, 2016 ; Childs et al, 2015). Une équipe Singapourienne met en évidence que des patients consultant aux urgences avec un kinésithérapeute pour cervicalgies et lombalgies non traumatiques présenteront à 34 jours post-consultation une douleur significativement moindre (1 versus 4 points sur l’EVA) et une incapacité significativement moindre (9% versus 33% sur l'Oswestry) (p<0.001) en comparaison aux patients ayant reçu une consultation traditionnelle aux urgences. Ceci s'explique entre autre par le fait que ces patients bénéficieront de soins de kinésithérapie plus précocement (4 séances en 34 jours). L'étude n'a cependant pas évalué les coûts directs et indirects (arrêt de travail, prescription d'imageries, coût de l'emploi du kinésithérapeute, etc.

Conclusions : Les résultats de cette étude (Sayer et al, 2017) sont à considérer avec les résultats d’études précédentes mettant en évidence qu’un kinésithérapeute spécialisé en pathologies musculosquelettiques pourrait faire partie d’une équipe d’un service d’urgences afin effectuer des consultations de certains patients (Sohil et al, 2017). Selon les données précédemment décrite, cette pratique pourrait désengorger les urgences, réduire le temps d’attente et le nombre d'imageries réalisées, réduire plus rapidement l’incapacité et la douleur des patients, et ce sans risque secondaire apparent. Par ailleurs, cette nouvelle stratégie de soins permettrait de diminuer la demande de consultations auprès de spécialistes qui seraient réservées à des cas d’urgences plus « graves », et permettrait d’apporter une meilleure prise en charge des patients en service d'urgence. Cependant, la recherche est encore nécessaire et se poursuit dans ces pays précurseurs pour affirmer ou non le rôle indispensable du Kinésithérapeute dans un service d'urgence. Et en France ? Bibliographie : Sayer JM, Kinsella RM, Cary BA, Burge AT, Kimmel LA, Harding P. Advanced musculoskeletal physiotherapists are effective and safe in managing patients with acute low back pain presenting to emergency departments. Aust Health Rev. 2017 May25 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28538139 Lau PM, Chow DH, Pope MH. Early physiotherapy intervention in an Accident and Emergency Department reduces pain and improves satisfaction for patients with acute low back pain: a randomised trial. Aust J Physiother. 2008;54(4):243-9. Ojha HA, Wyrsta NJ, Davenport TE, Egan WE, Gellhorn AC.Timing of Physical Therapy Initiation for Nonsurgical Management of Musculoskeletal Disorders and Effects on Patient Outcomes: A Systematic Review. J Orthop Sports Phys Ther. 2016 Feb;46(2):56-70 Childs JD, Fritz JM, Wu SS, Flynn TW, Wainner RS, Robertson EK, Kim FS, George SZ. Implications of early and guideline adherent physical therapy for low back pain on utilization and costs. BMC Health Serv Res. 2015 Apr 9;15:150. Sohil P, Hao PY, Mark L. Potential impact of early physiotherapy in the emergency department for non-traumatic neck and back pain. World J Emerg Med. 2017;8(2):110-115. Sutton M, Govier A, Prince S, Morphett M. Primary-contact physiotherapists manage a minor trauma caseload in the emergency department without misdiagnoses or adverse events: an observational study. J Physiother. 2015 Apr;61(2):77-80.77–80. * Cet article de Sutton et al. (2015) a précédemment fait l'objet d'un post sur le site Actukiné par Nicolas Savouroux, que nous citons, après accord de l'auteur du post en questionLes résultats de cette étude (Sayer et al, 2017) sont à considérer avec les résultats d’études précédentes mettant en évidence qu’un kinésithérapeute spécialisé en musculosquelettique pourrait faire partie d’une équipe d’un service d’urgences (Sohil et al, 2017). Selon les données précédemment décrites, cette pratique pourrait désorgorger les urgences, réduire le temps d’attente, réduire le nombre d'imagel’incapacité et la douleur des sujets, et ce sans risque secondaire apparent. Par ailleurs, cette nouvelle stratégie de soins permettrait de diminuer la demande de consultations auprès de spécialistes qui seraient réservées à des cas d’urgences plus « graves », et permettrait d’apporter une meilleure prise en charge des patients. Cependant, la recherche est encore nécessaire et se poursuit dans ces pays précurseurs pour affirmer ou non le rôle indispensable du Kinésithérapeute dans un service d'urgence.Et en France ?

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